Je me souviendrai du "coup" médiatique de Le Pen. "Pas safari médiatique" se défend le leader du FN alors qu'il se rend en banlieue, à ... Argenteuil. Dans la matinée entouré de journalistes, il arpente "la fameuse dalle". On reconnaît le pont où Sarko s'est fait conspuer. On entend " retourne chez toi" contre Le Pen. Le chef du FN s'en va serrer des mains de femmes voilées. Elles acceptent.

Il discute -comme on peut discuter entourer d'une armée de caméras et de micros- avec des gars du coin. Pas d'insultes. "Si on nous provoque pas, il n'y a pas de soucis" dit en substance l'habitant. Le Pen enfonce "celui qui provoque". "Il y en a qui veulent vous Kärchériser, vous enfermer et vous traiter de racailles". Il critique le terme de "beur" et veut considérer les gens de la banlieue comme des citoyens français. Le Pen anti raciste, anti sarkoziste, Le Pen ami des banlieues. On croit rêver ! Et pourtant, il a été accepté, davantage qu'à Science Po. ça fait froid au dos quand même. Sako aurait provoqué une émeute. Sarko représente l'autorité que certains d'Argenteuil ont du mal à accepter.

Le Pen n'a pas et n'aura pas le pouvoir. Pourtant, il représente des idées. Durafour Crématoire et le point de détail, c'est lui. Foutre réellement tous les immigrés à la porte, c'est encore son projet. Pourtant, il est accepté même à Argenteuil, le lieu où le mot "racaille" a marqué pour jamais Sarkozy. 45 minutes et une belle opération pour Le Pen qui occupe réellement le champ médiatique tandis que le débat n'est plus qu'un monologue.